La fabrique des complexes # Les poils

EDIT du 06.08.13 : Parfois certains posts refont surface près d'un an plus tard, c'est le cas de celui-ci. Suite à de nouveaux commentaires qui ont été laissés hier, je tiens à préciser certains points pour les personnes qui ne font pas partie de mon lectorat habituel et qui ne sont pas habituées à ma plume parfois un peu acérée je l'admets.


  1. Dans ce post je parle de l'épilation des AISSELLES féminines et de rien d'autre. Ce qu'il se passe dans les sous-vêtements des gens n'est pas le sujet : c'est rarement le genre de détails qu'on peut observer dans la rue. Contrairement aux aisselles des autres qu'on a souvent sous les yeux (et malheureusement sous le nez) surtout quand on est tassé dans un métro parisien. Appréciez.
  2. D'après mes échanges avec mes followers et si j'en crois les stats de Facebook, mon lectorat est essentiellement urbain, féminin et majoritairement âgé entre 20 et 35 ans. Et il est évident que dans cette tranche d'âge, la tendance (je dirai même la norme) est à l'épilation des aisselles. Alors forcément c'est très différent des années 60 et 70 comme je l'ai dit dans ce post. Les temps ont changé, il n'y a pas un fossé de génération mais plutôt un canyon. Le regard qu'on porte sur le corps évolue avec les époques, on peut trouver ça mieux ou moins bien, cela n'enlève rien au fait que la société change.
  3. Comme je viens de le préciser, mon lectorat est féminin. Dans ce post, j'ai exprimé ce qu'on se dit quand on parle du sujet entre copines (et je ne dis pas qu'on a raison, lisez bien le post et pas en diagonale). Certains hommes peuvent avoir un avis différent, mais croyez-moi, parfois il nous arrive à nous les filles de faire des trucs pour nous et pas forcément pour les hommes. Et je crois que même par amour, peu de filles de mon lectorat arrêteraient de s'épiler les aisselles.
  4. Je suis consciente, et je l'ai écrit, que ma réaction à la vue d'aisselles féminines non épilées est exagérée. Je le sais d'autant plus que les poils c'est naturel. Mais ça me dégoûte. Vraiment. C'est comme manger des insectes, voyez-vous. Dans certains peuples on trouve ça très bon, c'est naturel, certainement très bon pour la santé, mais rien que d'y penser je tourne déjà de l'oeil.
  5. Concernant l'argument hygiénique, sale, négligé, pas féminin, etc.... Encore une fois, il s'agit d'une vision de la société occidentale d'aujourd'hui. En Orient on retrouve aussi cette vision, mais dans d'autres pays et à d'autres époques il en était autrement. Autres temps, autres moeurs.
  6. Enfin, il y a une probabilité quasi nulle que je change d'avis sur le fait de m'épiler les aisselles, cependant, encore une fois comme je l'ai expliqué, je comprends que certaines femmes fassent le choix du naturel. D'ailleurs concernant la copine que je cite dans l'article, même si j'ai été stupéfaite, je ne lui ai fait aucune réflexion (je n'en pensais pas moins, mais je ne lui ai rien dit). C'est déjà un début. C'est d'ailleurs pour cela qu'à la fin j'ai parlé des "poilonaturelophobes anonymes" mais manifestement, seules mes lectrices comprennent mon humour.

Voilà, je pense avoir fait le tour de ce que je voulais rajouter. Sur ce blog, j'ai l'habitude de laisser les avis contradictoires s'exprimer à partir du moment qu'on n'en vient pas aux insultes ni au trollage et qu'on ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit. Si ça dérape, je fermerai les commentaires, ce blog n'est pas un forum.

Merci.


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Lundi Beauté ! Il y a quinze jours, en pleine séance d'épilation, alors que je me débattais avec mes bandes de cire, je me suis mise à repenser à une situation que j'ai vécue un jour. J'étais allée au Trocadéro, et à côté de moi j'avais remarqué une femme bien habillée, un stéréotype de parisienne. Elle a levé le bras alors qu'elle portait une jolie chemise sans manche, et là catastrophe, j'ai vu qu'elle n'était pas (du tout) épilée. Choquée, je me suis demandée comment une jeune femme si élégante pouvait oser exposer ainsi ses aisselles non épilées au reste du monde ?...

Autre situation plus récente :  j'étais à un mariage, et comme la mariée arrangeait sa robe et son boléro, j'ai vu sous ses bras de looongs poils bruns. Mes yeux ont failli tomber à terre ! Mais comment est-ce possible ? Quant à Julia Roberts, c'est stupide mais à chaque fois que je vois une photo de sa non-épilation des aisselles, je suis au bord de l'évanouissement. J'ai ensuite repensé à tous ces magazines people qui font régulièrement des "reportages" où les photographes partent à la recherche du moindre poil qui dépasserait d'une célébrité.

Et donc pendant je me m'escrimais avec mes bandes de cire (oui, c'est long à faire surtout quand les bandes ne collent pas bien, grrrrr), je me suis dit que quand même les réactions de jugement et de dégoût que m'inspirent ce genre de "visions poilesques" étaient peut-être un peu exagérées, non ?
Parce que finalement c'est tout simplement naturel, les poils...



Source: Editions Mollat



C'est vrai que dans notre société, après les délires des 70's (que je n'ai pas vécues), on est vite passé à un autre extrême qui voudrait qu'on contrôle totalement son corps jusque dans les moindres détails. Dans la presse féminine par exemple, sur toutes les pages de pubs, les mannequins ont des peaux incroyablement lisses, aussi nettes que le plasti-derme de Barbie (encore un idéal irréel). On parle souvent de s'assumer tel(le) qu'on est, on est presque d'accord pour l'appliquer aux kilos, aux dents, aux pieds, mais certainement pas aux poils. On est fan du maquillage naturel, des cosmétiques naturels, des aliments naturels, mais les poils, bouh, c'est mal.

D'ailleurs, malgré le discours ambiant qui nous serine que chacun(e) est libre de faire ce qu'il (elle) veut de sa vie et de son corps, dans la réalité, ce n'est pas tout à fait cela. Car à vrai dire, une fille qui fait le choix de garder ses poils, on la regarde toujours de travers et d'office elle est classée dans la catégorie négligée ou pire cradasse. Alors qu'elle fait juste le choix du naturel et ne devrait pas être complexée ou jugée pour cela.

Et là, je me sens un peu nulle parce que je ne sais pas trop comment conclure mon post. Parce que même si je reconnais volontiers que ma réaction est conditionnée par certains diktats, si demain je devais en parler avec une copine qui a fait ce choix, ben, je crois que j'essaierais quand même de la convaincre. Ou alors je lui demanderais de ne jamais lever les bras en ma présence.

C'est fou à quel point cette pression sociale qui pousse au conformisme est forte n'est-ce pas ?

(en mode mea culpa, je vais m'inscrire aux "poilonaturelophobes" anonymes).