Non je ne vous avais pas oubliés, j'étais juste partie en vacances dans ma famille en Martinique, une parenthèse inespérée pour passer du temps avec mes proches et échapper au quotidien parisien. Car si pour beaucoup de blogueuses Paris est un eldorado fantasmé, pour moi ça devient de plus en plus un étouffoir, et ce n'est pas qu'à cause de la pollution. Il s'est passé tant de choses pendant ce voyage que j'ai essayé de vous en partager des petits bouts sur Twitter et Instagram, mais je vous avoue que j'avais juste envie de savourer l'instant présent et rien d'autre.
J'avais même ramené mon PC (réflexe d'incorrigible blogueuse ;) et je ne l'ai allumé que 2 petites fois pour vider ma carte mémoire... Notre maison n'avait pas de connexion internet alors pour mon téléphone j'avais pris un forfait local d'1Go que j'ai dû utiliser avec parcimonie pour qu'il dure tout mon séjour. J'en ai donc profité pour faire une web détox partielle et franchement c'était royal!
(photo ci-dessus: l'îlet du Loup Garou en face de la baie de la commune du Robert, un banc de sable perdu en pleine mer)
Une énorme prise de conscience...
Ce voyage a été riche en émotions, je ne m'étais pas sentie aussi épanouie depuis longtemps, si bien que j'en suis revenue bouleversée et avec plein de nouveaux projets en tête (dont celui d'y retourner avant la fin de l'année)(si je pouvais gagner au loto ça m'arrangerait bien d'ailleurs). J'ai également pris conscience que je vivais dans une atmosphère de stress permanent et épuisant à Paris et vraiment je me dis que je ne vais pas continuer encore comme ça pendant des années.
J'ai aussi réalisé à quel point la nature me manquait cruellement ici. Là-bas, bien que parfois malmenée, la nature est reine, généreuse et luxuriante, la verdure est omniprésente. Les couleurs vives des fleurs extravagantes, les oiseaux qui chantent toute la journée, les petits lézards qui courent partout, les iguanes qui se baladent en liberté sur la plage de Fort-de-France... Et puis le soleil, et surtout la mer, l'endroit où je me sens le mieux au monde, le bruit des vagues, l'air marin, tout cela fait partie de moi, je ne suis pas petite-fille de marin pour rien.
Je me suis sentie tellement vivante pendant ces quelques jours que je suis complètement déboussolée depuis que je suis revenue. Je dis souvent qu'un jour je plaquerai tout pour aller m'installer dans une ferme bio, je n'en ai jamais eu autant envie que maintenant!
Petit lézard sur une Euphorbia Milii
Rêver tout en restant lucide
Bien sûr je ne suis pas naïve et je sais à quel point certains aspects de la vie quotidienne peuvent être difficiles là-bas. Trouver un emploi ou s'en créer un, s'adapter à certaines habitudes locales, la cherté de beaucoup de choses, les cyclones, les moustiques (quels vampires démoniaques ces moustiques!), le manque crucial d'un vrai réseau de transports en commun qui fait qu'on est quasi obligé d'avoir une voiture pour être indépendant, les kilomètres de bouchons aux heures de pointe, l'impression de vivre dans un grand village où tout le monde sait tout (ou presque) sur la vie de tout le monde... Mais malgré cela, le solde est toujours positif surtout si je compare à Paris où au final je n'arrive plus et n'ai plus tellement envie de me projeter. J'ai ce ressenti depuis longtemps mais ce voyage a encore plus accentué ce ras-le-bol qui me casse le moral chaque jour que Dieu fait. Rester positive me demande des trésors d'énergie que je n'ai plus envie de gaspiller à tenter de garder la tête hors de l'eau.
La baie de Fort-de-France, vue depuis le Fort militaire
(on ne voit pas bien mais il y aune plage et des quais pour prendre les bateaux)
Voir avec un oeil neuf
C'était mon 4ème voyage en Martinique et pourtant j'ai vraiment eu l'impression de redécouvrir "mon" île (celle de mes parents en fait puisque je suis née ici sur le continent). Il faut dire que je n'y étais pas retournée depuis des années et forcément beaucoup de choses y ont changé. Et moi aussi j'ai changé: enfant je la voyais à travers les yeux de mes parents qui ont dû partir pour aller travailler en métropole car ils n'avaient pas d'avenir sur place. Y retourner en tant qu'adulte m'a permis de voir les opportunités de business, le potentiel de certains secteurs... Et me défaire une bonne fois pour toute de l'image condescendante que la métropole a souvent des Dom-Tom. Si ces territoires ne sont pas plus développés c'est tout simplement par manque de volonté politique et parce que le statut quo convient aux forces en place. Mais heureusement une partie de la nouvelle génération, très bien formée et ambitieuse est bien décidée à faire bouger les choses et à croquer sa part du gâteau.
Une impressionnante rose de porcelaine dans la forêt de Coeur Bouliki (commune de Saint Joseph)
D'habitude j'y passais au minimum un à deux mois en été, mais cette fois le fait de ne rester "que" 2 semaines nous a poussé à bouger pratiquement tous les jours, et notre programme a été bien rempli. Il n'y a qu'une ou deux journées où on a eu le temps de buller. On a essayé d'aller autant à la plage que de faire des sorties touristiques, culturelles et des balades dans les terres entre "jungle" et campagne (je vous en parle bientôt, je trie les photos), le tout en gardant du temps à passer avec mon grand-père et pour visiter les oncles, tantes, cousin(e)s... que je n'avais jamais rencontrés ou pas revus depuis des années. Je m'en veux amèrement d'avoir négligé pendant tant d'années les liens familiaux au profit de relations souvent tellement superficielles et décevantes! J'ai bien la ferme intention de garder le contact avec les membres de ma famille dont je me sens proche (pour les autres tant pis, on ne choisit pas sa famille n'est-ce pas? en plus la mienne est immense alors forcément il y a moins d'affinités avec certains) et ce sera une de mes seules bonnes résolutions de cette année. Pendant mon séjour j'ai pu également retrouver ma Poopsie adorée, une amie blogueuse et créatrice des bijoux Poopéis partie s'installer là-bas il y a 2ans et demi (déjà...) et nous avons passé 2 journées extraordinaires ensemble, je crois qu'on nous a entendu rigoler jusqu'en Guadeloupe! Quel bonheur de se retrouver!
Au Nord de la Martinique, l'ilet La Perle en face de l'Anse Céron (Commune du Prêcheur)
Dans cette période de pluies, nous avons eu énormément de chance car il a fait beau pratiquement tous les jours et nous n'avons que quelques averses assez brèves et quelques jours de mer trop forte pour partir en bateau ou à la plage. Je suis vraiment reconnaissante pour cette météo clémente parce que sincèrement j'aurais été dégoûtée de quitter la grisaille parisienne pour la retrouver là-bas, même en version pluie chaude!
Je suis rentrée à la maison vendredi dernier complètement lessivée, j'ai dormi toute la journée (évidemment je n'ai pas fermé l'oeil de tout le voyage, hashtag madame flippe en avion, ça fera l'objet d'un article à part), samedi, j'ai déprimé bien comme il faut et depuis dimanche j'ai moitié déprimé, moitié décidé de me ressaisir, en tous cas, j'essaie ;)
Donc voilà, tout ça pour vous dire que les affaires reprennent et qu'il va y avoir plusieurs articles "tropicaux" qui vont arriver par ici et sur le blog culinaire Kallitany, en espérant vous donner envie de découvrir ma belle île!
En attendant, pour ceux qui le veulent vous pouvez retrouver une petite partie de mes aventures sur Instagram: @lesfleursrebelles #LesFleursRebellesEnMartinique et sur Twitter - j'ai mis plusieurs vidéos: @Fleurs_Rebelles #Martinique.
A très vite pour de nouvelles découvertes!